Alexis (guitare et chant), Guillaume (basse), Fik (guitare), et Marco (batterie).

Agés de 23 à 24 ans, les membres d’Un Ange Passe n’ont pas leur langue dans leur poche. Et ils comptent bien redorer le blason du rock français, qui a la trop fâcheuse tendance, selon eux, de copier le son d’outre-manche. Si ces gars-là sont des passionnés, ils en ont pas moins des profils et des goûts très éclectiques : Ainsi, Marco, le batteur, enfant du blues à tendance rock psychédélique, gratte à ses heures perdues, tandis qu’Alexis se passionne pour le cinéma et ne jure que par le rock nerveux, type Deportivo, Noir Désir ou Louise Attaque. Guillaume, lui, est un grand fan des Red Hot et de métal à l’ancienne type Metallica. Quant à Fik, il est épris d’écriture et préfère le Black Metal finlandais aux après-midi tricot.

Ce dernier a répondu à quelques questions pour DancingFeet:
Comment vous êtes-vous rencontrés, et comment avez-vous eu l’idée de créer un groupe ?

Fik: On n’en a jamais vraiment eu l’idée, en fait, ça s’est fait par étapes. J’ai rencontré Alexis à Angers, on fréquentait la même école de lettres et sciences politiques. Souvent, avec un autre ami poète, on faisait de l’impro toute la nuit en picolant et en fumant. On était trois guitaristes. Notre pote inventait des vers. Avec Alex, un jour, on a décidé de composer des titres joués en impro. En deux nuits, on a enregistré 9 morceaux. Lui était à la guitare et au chant, moi juste à la guitare. On a diffusé le CD dans notre cercle d’amis. Ensuite, on a rencontré Guillaume avec lequel on a joué nos premiers concerts : on en a fait deux ou trois en 2 ans, comme pour la fête de la musique. On a enregistré dans un petit studio à Angers, avec Alexis au chant, Guillaume à la basse, et un ami à la clarinette. On a un pote qui nous a fait des pochettes. Ce CD, on l’a vendu à 60 exemplaires, comme pour le premier. Puis Alexis et le clarinettiste sont partis pendant un an en Angleterre. Quand ils sont revenus, c’était au tour de Guillaume de partir, et un soir on a du assurer un gala à trois. Notre batteur s’est décommandé trois semaines avant et on s’est retrouvé sans. Et on a trouvé Marco dans un bar, par hasard. Alexis et lui se connaissaient depuis leur enfance.

Pourquoi « Un Ange Passe » ?

Fik: On a choisi ce nom après avoir enregistré le 1^er album. C’est en référence à la chanson de Noir Désir « Lolita nie en bloc ». Notre seul sujet d’accord c’était Noir Désir. On voulait un nom qui sonne bien rock francophone, pas un nom anglais. On a ensuite cherché une explication à ce nom, une fois choisi : On aimait le décalage entre l’expression « plus personne n’a rien à se dire » et le côté « on joue à fond sur scène ». Les gens, de prime abord, ne se disent pas : « ils vont faire du rock bourrin ». On a pris le contrepied de l’expression en quelque sorte ! Ça colle pas mal à ce qu’on fait, du bon rock français bourrin.Ces dernières années, le rock français, c’est devenu du rock anglais : tout a été pompé, je m’en suis rendu compte à Emergenza. Et puis on l’a aussi choisi pour la visée poétique et évocatrice.

Arriver quatrièmes en finale du festival d’Emergenza, c’est pas banal…

Fik: La première grosse surprise, pour nous, c’était de passer le premier tour. A ce moment là, on s’est dit : « on pourra dire qu’on l’a fait une fois ! ». C’est au New Morning qu’on a commencé à se dire : « on est en demi-finale, ça fait plaisir ». Mais notre classement final, ça ne nous en a pas fait grand-chose. Le jour où on a su qu’on allait jouer à l’Elysée Montmartre, là, c’était le summum : c’est une salle où j’ai vu trois des groupes que j’admire le plus : Sonata Artica, Children of Bodom, et Gojira. Le matin, quand je suis arrivé, j’ai visualisé la scène avec ces trois groupes dessus, en essayant de m’imaginer que c’était moi qui allais jouer là, devant 800 personnes. Il y a une grande discussion au sein du groupe pour savoir si on va recommencer Emergenza ou non. Guillaume travaille au Havre donc il ne pourra plus. Moi j’aimerais bien le refaire, mais pas les autres.

Projetez-vous d’enregistrer un CD ?

Fik: On a enregistré une maquette il y a pas longtemps, au studio du centre des Congrès. L’enregistrement a été payé par un donateur anonyme. Dans les couloirs, on a croisé Gaëtan Roussel (le chanteur de Louise Attaque). L’album est en écoute sur notre myspace. Pour ce qui est d’enregistrer un album, les avis diffèrent. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée pour le moment. On doit d’abord s’améliorer en live, on est d’abord un groupe de scène.

Si vous deviez résumer l’esprit Un Ange Passe, en quelques mots, que diriez-vous ?

Fik: Rock normand, boudin et calva ! On n’est pas un groupe de bouseux, mais on a un côté « pas prise de tête », « rentre-dedans » franco-français. On en est assez fiers, et on a envie de le garder. C’est notre côté terroir, authentique. On a envie de dire aux gens qui nous écoutent : « Si vous aimez, venez headbanger (secouer la tête très fort à la manière des metalleux) avec nous (ou pogotter ça fait un peu plus rock) ! »

http://www.myspace.com/unangepassemusic

Un Ange Passe: " On est d'abord un groupe de scène"

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